Les Bains Douches. Cette ancienne boite mythique connue mondialement dans les années 1990 a bien failli ne jamais revoir le jour. C’est sans compter sur l’actuel propriétaire, Jean-Pierre Marois, qui entreprit des travaux colossaux afin de sauver ce lieu iconique. Au printemps dernier, après une ouverture discrète, le lieu renaît de ses cendres sous forme d’hôtel grand luxe.
Un peu d’histoire
Trois dates à retenir.
1885 : construction de l’immeuble par la famille Guerbois qui accueille à l’époque les plus grand bains de Paris sur les deux premiers niveaux de l’édifice. Les « Bains Guerbois » sont un temple de massage, de bains sulfureux, japonais, russes et turcs, avec une fermeture début années 1970.
En 1978, deux amis Jacques Renaud et Fabrice Coat réinventent le lieu en organisant une salle de concert (qui devient une discothèque) et un restaurant au 1er étage. Un jeune designer Philippe Starck s’occupera de la décoration. Le mythe est crée : le lieu devient le QG des VIP, wannabes, créateurs de mode, mannequins. Warhol, Lagerfeld, Mick Jagger, Robert De Niro, Carla Bruni, Jack Nicholson… tout le monde se presse devant les grilles du 7 rue du Bourg l’Abbé. Le club devient même un Studio Télé pour Thierry Ardisson. David Guetta devient résident (puis associé) des lieux. Ce sont les années folles coke.
Juin 2010, c’est le quasi coup de grâce. L’immeuble menace de s’effondrer (l’ancien exploitant du club fait abattre des murs porteurs). La préfecture de Paris ordonne la fermeture. C’est alors que l’héritier des lieux, le cinéaste Jean-Pierre Marois, se jette à l’eau et entreprend des travaux colossaux qui dureront quatre ans. Parallèlement en 2013, Les Bains se convertissent en une Résidence d’artistes éphémère accueillant cinquante artistes sur sept niveaux.
Le 6 Mars 2015, durant la fashion week, l’hôtel inaugure son lieu lors d’un dîner privé organisé par Dior.
L’hôtel
Oli a bien retenu la leçon lors de son expérience à L’Hotel la Réserve : ne jamais dormir trop rapidement dans un établissement qui vient d’ouvrir. C’est donc cinq mois plus tard que Oli décide de poser sa valise dans ce lieu mythique où les mannequins, Dj, people, chanteurs des années 90 faisait tout simplement n’importe quoi. La belle époque…
Situé dans le 3ème arrondissement de Paris, au 7 rue du Bourg l’Abbé, dans une petite rue perpendiculaire au Boulevard Sébastopol, la rue ressemble plutôt à un coupe gorge le soir. L’emplacement n’est pas forcément très joviale, mais central pour visiter la ville.
Le hall d’entrée a été restauré à l’identique avec son comptoir d’origine et ses fresques de l’artiste David Rochline. A droite, le salon Chinois, restauré et décoré par Tristan Auer, est exclusivement réservé aux membres de l’hôtel pour y siroter whisky en toute tranquillité.
LE RESTAURANT
L’ancien dancefloor au damier noir et blanc signé Philippe Starck a laissé place au restaurant La Salle à Manger tenu par le chef Michael Riss, avec un menu piloté par le chef étoilé Philippe Labbé. La décoration de la néo-brasserie est originale avec son plafond rouge sang aux reflets pourpres et sa grande goutte centrale. Inspiration Twilight ?
On pourrait s’attendre à un restaurant bling-bling à la Costes (mauvais et cher) mais le chef propose une carte où les saveurs du monde fusionnent avec la gastronomie française. C’est la bonne surprise et c’est plutôt très bon ! Les deux patios qui encadrent le bar (chauffés ces jours-ci) sont le bon compromis pour une pause cigarette ou un apértif en extérieur avant de passer à table. Le bar en lave émaillée signe des cocktails originaux et préparés avec soin. L’endroit est idéal pour un rendez-vous amoureux ou un dîner pro à la cool.
Les chambres
Les 39 chambres suites de l’hôtel sont reparties sur 6 niveaux. Les décorateurs d’intérieur Tristan Auer et Denis Montel ont voulu recréer un environnement urbain parisien. Les pièces sélectionnées sont choisies avec goût (on a failli repartir avec le miroir)
La salle de bain à l’esprit cabine de bateau propose des matériaux design et luxueux. Oli s’est littéralement jeté sur les produits de soins Le Labo made in France (Grasse), un must !
Le club
Les Bains Douches était à Paris ce que le Studio 54 était New York : un lieu vénéré par les night-clubbers et people du monde entier. L’entrée était réputée pour être compliquée, sauf si vous étiez un people, un habitué, une créature de la nuit ou aviez une bonne tête. Après avoir traumatisé toute une génération l’emblématique Marie-Line, qui s’occupait de la porte, est de retour ! Les clients de l’hôtel ont un accès direct au club, mais Oli a décidé de faire comme tout le monde et de se présenter devant MC. Avec un grand sourire, c’est dans la poche !
En bas des escaliers, on découvre une porte lumineuse toute droit sortie d’un film de science fiction. C’est l’entrée des bains et du club.
Le club est assez spacieux tout en restant confidentiel avec son bar et sa scène, où le DJ campe. Premier constat et grande déception : pas grand monde sur la piste de danse. Deuxième point, l’humidité du bain se fait ressentir dans tout le club. La clientèle est surement très différente lorsque le club est privatisé lors de soirées de fashion week. On remonte dans la chambre finir la bouteille de champagne, afin de s’assurer un sommeil réparateur

La boutique
Sur le trottoir d’en face, la nouvelle boutique est présentée sous forme de concept store où l’on déniche des articles de l’hôtel (peignoirs, maillot de bains, couteaux…) ainsi qu’une collection d’accessoires de mode, chaussures, casques audio griffés par Pierre Hardy ou Thierry Lasry.
Les Bains c’est un lieu chic, mixte, inventif, transculturel, bohème historique, élégant, accueillant. En un mot : inédit.
« On sait quand on rentre aux Bains, jamais on en sort » – Magda Danysz